mahe

Comme on se noie.

Jeudi 16 octobre 2008 à 18:59




tes cheveux courts
j'y glisserais les doigts
comme on rase les murs
et sur la pointe
des pieds je croque
et recherche ton lait

tu serais humide
comme la paille en hiver
nos deux corps formeraient
une virgule




Mardi 16 septembre 2008 à 18:41



(la vengeance est un plat qui se mange froid mais qui ne reste pas moins que : le plat du pauvre)

J'ai

les mains sales mes doigts
sont déjà jaunis
par les blondes étreintes,
connues, comptées sur le
bout, des doigts
que je ne veux pas
tremper dans la terre rouge
car c'est un sang qui sèche
et reste sous les ongles :
je préfère t'oublier, te haïr
serait t'aimer
encoreje serre le poing j'attrape
la fumée des cendres
de notre union
quand c'est ta gorge
que j'aimerais serrer

tu n'es plus que poussière ;
reste à dépoussiérer


Dimanche 31 août 2008 à 14:46


HENRI, doucement. - [...]  J'ai glissé hors du monde et il est resté plein. Comme un oeuf. Il faut croire que je n'étais pas indispensable. (Un temps.) J'aurais voulu être indispensable. A quelque chose ou à quelqu'un. (Un temps.) A propos, Lucie, je t'aimais. Je te le dis à présent parce que ça n'a plus d'importance.

LUCIE - Non. Ça n'a plus d'importance.

HENRI - Et voilà. (Il rit.) C'était vraiment tout à fait inutile que je naisse.


Morts sans sépulture - Sartre

Jeudi 15 mai 2008 à 17:24


(à Jude, que je fais rire jaune)



je l'abhorre
elle se contemple pensant
cheville, comme je suis belle!
mes cheveux de cuivre
et ma peau de lait
comme je me plais!
elle écoute sa gestuelle
et veut faire de l'effet :

n'en reste pas moins belle







Vénus devant le miroir - Rubens




Mercredi 30 avril 2008 à 19:45




16 Avril, Popenguine, Sénégal





je suis un cheval
j'ai à nouveau huit ans
et de deux jambes, j'en fais quatre
ou plutôt trois : une est cassée
et violette, qui me démange
alors l'aiguille ne sert plus qu'à coudre
bien sur, une seule chaussure

je galope, je hennis
ça résonne comme le  bruit
des talons hauts sur les trottoirs

j'ai des sabots
non ferrés
je suis un frison sauvage
passé en Afrique, je suis
revenu tressé
je sais défaire les sangles
je fuis le mors
ma robe est rouge d'argile
et je ris

un jour, je n'ai plus retrouvé les béquilles







<< Page précédente | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | Page suivante >>

Créer un podcast