mahe

Comme on se noie.

Lundi 24 janvier 2011 à 12:39

 
l'oiseau dit : un jour, j'ai beaucoup aimé ; j'étais fou de désir et j'en ai tant pleuré que j'ai perdu toutes mes plumes dans l'ivresse la fièvre et la violence - un autre jour, plus tard, longtemps après, je vivais dans le noir et partageais mes draps avec cette même tristesse, puis l'aube est venue et j'ai mordu le soleil et j'ai ri tellement fort que je suis tombé de la branche
l'autre oiseau dit : car c'est ce que font tous les oiseaux
l'oiseau dit : car sinon ils gèlent
l'autre oiseau dit : car sinon il serait toujours nuit


Samedi 15 janvier 2011 à 4:05

 

Et quand tu n'es pas là
Je rêve que je dors je rêve que je rêve.







Eluard

Mardi 11 janvier 2011 à 18:53

 


do you ever feel like?  nevermind



Lundi 3 janvier 2011 à 1:04

 
18.12
[...] vol 4413 [...] Il est 9:30 et je suis à l'aéroport de Barcelone. [...] Bon sang quel ennui [...] si seulement je parlais espagnol ! [...]

21.12
Journée à Fès. on a pris un train à compartiments. [...] Apparemment il n'y a pas d'eau chaude.

"L'orgueil est un serpent d'enfer, qui s'est glissé dans le coeur des hommes,"
"Je le souhaite plus que je ne l'espère."
Thomas More, Utopia

26.12
J. , je suis arrivée dans un très beau dar aux alentours de Marrakech. Il y a tout plein de roses et deux couples d'inséparables dans une grande volière. Je pense beaucoup à vous et à vos petits seins.

27.12
"Ce grand aigle à deux têtes qui cingle les mers, dépasse les frontières, envahit le monde de son envergure sans pareil c'est nous. Et quand je dis nous je pense. Avant tout c'est toi."
YSL à P. Bergé, 14 nov 1987

J. , je t'écris, je fais comme-ci [...] même si tu ne recevras pas ces mots. Marrakech est une belle ville, toute de rouge vêtue, c'est comme un endroit modelé dans la terre. Une grande cigogne vient de traverser le ciel tout bleu, bleu bleu et le soleil tape fort, et brûle presque. Le muezzin appelle à la prière et de la terrasse où nous sommes, nous voyons toute la grand place, les charmeurs de serpents, les vendeurs de fruits secs cachés derrière leurs grands étals colorés. [...] Les tambours ont cessé. Mais les flûtes reprennent. [...] c'est une telle leçon de couleur [...].

29.12
[...] Il fait grand ciel bleu [...] j'y pense je me scrute je cherche je formule je dose ça ne m'était jamais arrivé Jude avait raison je le déteste. [...] On aurait dit une vieille boite de jazz coloniale, en premier plan le vieil homme en costume et lunettes rondes. Il doit avoir environ soixante ans, il fume beaucoup. Une jeune femme l'accompagne et quand j'ai levé la tête elle lui mordait le cou. [...] une marchande de sexe. Elle fume aussi, de la main gauche, du bout des doigts, et crache de grosses bouffées en cul de poule. Un peu plus loin, [...] l'un porte un grand chapeau noir. [...] une femme à ma droite s'est furtivement recoiffée dans le miroir [...] Plus tard, je [...] voudrais être écouteuse-aux-portes. [...] L'homme au chapeau s'appelle Eric et il est tellement saoul qu'il ne peut plus marcher. [...] J'aimerais [...] porter une robe de soirée noire, et longue, et danser. doucement. avec une belle femme. Elle porterait de beaux bijoux brillants. Pour qu'on ne voit qu'elle.

"Un soir, j'ai assis la beauté sur mes genoux. -
Et je l'ai trouvée amère. -
Et je l'ai injuriée."
Rimbaud, Une saison en enfer

30.12
"[...] quel plaisir c'était alors de s'appuyer avec une gracieuse désinvolture sur ces agréables fleuves saupoudrés de pigeons et de poivre / il n'y a plus de vrais oiseaux /"
1922, Ernst, contribution au poème en prose Des éventails brisés pour le livre Les malheurs des immortels de Paul Eluard

"L'amour est à réinventer, Rimbaud l'a dit. L'amour doit renaître non des efforts isolés d'hommes isolés. L'amour renaissant prendra ses origines dans une subconscience collective et devra par ses découvertes et les efforts de tous, monter à la surface de la conscience collective."
"danger de pollution", le surréalisme au service de la révolution, n°3, Paris, 1931

Lettre à J : J'ai pensé quelques fois à tes petits-jolis seins, et parfois à ton visage - puis depuis je suis partie trop longtemps et j'ai tout oublié mais je me souviens de toi, tu flottes sans corps comme le font les pensées. Je t'embrasse. Mahé.
[...]
c'est souvent pour me distraire quand l'attente est fort longue et le paysage croqué, que je pense à votre poitrine petit pois [...] et le voyage se solda sur un échec [...] je suis une étrangère [...] ou en protégeant mon orgueil?

1.01.11
C'est la fin de ce carnet [...] et la maison va être très vide ensuite.







 

Vendredi 31 décembre 2010 à 0:59

 


je me promenais le long d'une grande femme rouge
dont tous les visages sont aux creux des falaises
où partout toutes les vies s'abreuvent aux gorges d'un immuable soleil ;
ses longues boucles sont voilées de sables,
elle transpire en cumin et en bleu majorelle ;
vallonnée de poitrines que tètent les troupeaux,
on la rampe dressée ; serpent charmé sur la place aux tambours

elle est telle un soupir, s'étire après l'amour



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